En regardant de minces filets de nuages courir dans le ciel, j'ai eu envie de sourire. Cette course folle, portée par un vent bien trop haut pour que je puisse le sentir, avait quelque chose de fascinant. Ils allaient tellement vite... On aurait pu les croire en retard.
Un peu plus loin : rien. Un ciel bleu pâle baigné de soleil. Est-ce dans ce coin de ciel immaculé que voulaient se rendre les volutes de nuages pressées ? J'avais, à mon sens, deux solutions : courir pour tenter de les suivre, ou m'allonger pour mieux observer leurs mouvements.
Ne ratant jamais une occasion pour me reposer, je me suis donc allongée sur le sol, sans prendre le temps de réfléchir à un endroit plus approprié. J'ai suivi la course des nuages, regrettant qu'aucun souffle ne parvienne jusqu'à moi. Je les ai vu s'étirer, et même se dissoudre par endroit.
Voir un nuage se déliter est un spectacle qui vaut le coup d'oeil. Est-ce réel ou une simple impression de quelqu'un de trop éloigné de la scène pour en saisir les subtilité ? Un nuage peut-il ainsi juste disparaître, sans qu'il ait plu, sans qu'il se soit confondu avec un autre ?
Bercé par ce ballet aérien, je me suis assoupie. Le soleil ayant perdu ses voilages, chauffait de plus et en plus, et ce sont les caresses de ses rayons qui finirent par me réveiller. À mon grand regret, il n'y avait plus un nuage. Plus de course à observer. Plus d'excuse pour rêver. Mais c'est un sourire aux lèvres que je me suis relevée pour reprendre ma route.