Le monstre est éveillé. Je l'entends qui crie. Il court, il saute. À son passage, tout déménage ! Il grogne, il frappe, il se déchaîne...
Non, hors de question que je m'affole. Je peux écraser ce monstre d'un tour de bras, le mettre hors d'état de nuire de mille façons. Il faut juste que je choisisse la méthode et que je me lance.
Je pourrais :
L'enfermer dans un placard en calfeutrant les interstices, et partir me promener le temps que sa propre respiration ne l'étouffe.
L'attaquer à coup d'oreiller pour l'étouffer dans la bataille.
Le pendre par les pieds au bord de la fenêtre, comme un avertissement à tous ceux du voisinage.
Le mettre dans le four à 150°C pour une cuisson lente et une viande moelleuse.
Prendre mon couteau le plus aiguisé pour le découper en jolis petits cubes (un puzzle du choix !).
Le serrer fort dans mes bras jusqu'Ã ce qu'il suffoque et ne puisse plus respirer.
Lui mettre un bâillon et l'attacher à une chaise, et le laisser croupir là le temps nécessaire à sa rédemption.
Lui donner un grand coup sur la tête à l'aide d'une batte ou d'une poêle.
L'enfermer dans une malle et le laisser macérer dans son jus.
Le jeter par la fenêtre du grenier.
Oui, voilà une bonne idée. Elle demande peu de préparation. Peut-être même qu'en utilisant les bons mots je pourrais le convaincre d'y aller de lui-même. C'est un monstre terrible mais pas toujours très malin.
La résolution étant prise, je m'approche de la bestiole qui s'agite comme jamais. Elle sent que sa fin est proche c'est certain ! Elle s'arrête de hurler pour me sourire et me lancer son arme fatale : "je t'aime grand !".
Il a gagné, je suis vaincue. Il a obtenu un jour de répit. Après tout, le grenier sera toujours là demain.